Les migrants tunisiens arrivant en Italie rapatriés à partir du lundi
Les migrants tunisiens arrivant en Italie à bord d'embarcations "seront rapatriés" à partir du 10 août, a averti le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio lors d'un entretien avec l'AFP à Rome jeudi soir.
Question : L'Italie fait face en ce moment à un afflux de migrants en provenance de Tunisie, comment comptez-vous y faire face?
Réponse : Nous sommes en train de travailler pour arrêter les départs. Les citoyens tunisiens qui arriveront en Italie seront rapatriés, parce que pour nous la Tunisie est un pays sûr dans lequel on peut investir (...) mais ce n'est pas un pays en guerre ou un lieu de persécutions. Et donc le 10 août débuteront les opérations de rapatriement avec 80 rapatriements par semaine. Le dialogue est ouvert (avec Tunis, NDLR), je n'exclus pas moi-même d'aller dans les prochains jours en Tunisie. Notre objectif est un nouvel accord avec la Tunisie sur les migrations et sur la coopération en matière de développement qui puisse permettre à la Tunisie de donner davantage d'opportunités de travail à ses citoyens. Mais parallèlement nous attendons une collaboration maximale pour bloquer ceux qui organisent ces voyages.
Q : Pensez-vous que l'équilibre des pouvoirs au sein de l'Union européenne ait changé après le sommet de Bruxelles ayant permis d'obtenir un accord sur un plan de relance face à la crise provoquée par le nouveau coronavirus?
R : Je ne pense pas que les équilibres au sein de l'Union européenne aient changé. Je dois dire que moi-même j'ai toujours bien travaillé avec le ministre (français des Affaires étrangères Jean-Yves) Le Drian. Avec le gouvernement français nous avons eu un sommet très important à Naples, avec le gouvernement allemand également. Je crois qu'en cette période de crise les pays qui ressentaient le plus le responsabilité de relancer l'Union européenne, l'initiative européenne, ont été à la hauteur des attentes.
Q : A quel point se trouve l'enquête sur la mort en janvier 2016 au Caire de l'étudiant italien Giulio Regeni, qui enquêtait sur les syndicats égyptiens, un sujet très sensible dans le pays, et dont le corps a été retrouvé torturé et atrocement mutilé dans la banlieue du Caire quelques jours après son enlèvement?
R : Nous avons des échanges avec l'Egypte et je tiens à vous dire que notre priorité reste la vérité sur Giulio Regeni, et sur ce dossier, si je puis me permettre, nous attendons une solidarité au niveau européen. Dans certains cas cette solidarité nous a fait défaut.